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Publié le par Tisto

Pour ceux qui ne seraient pas au courant.
D'après le blog
http://immigration.blogs.liberation.fr/coroller/2008/11/cra-vincennes-1.html





"Ils nous traitent comme des chiens", témoignage d'un sans-papiers détenu à Vincennes

Quelles sont les conditions de vie dans un Centre de rétention administrative (CRA) où sont enfermés les étrangers en situation irrégulière en instance d'expulsion? Un petit livre répond à cette question. PubliéSanspapiersfiche1par les éditions Libertalia (1), proches de la mouvance libertaire très investie dans la défense des sans-papiers, il reprend un certaine nombre de témoignages de retenus enfermés à Vincennes. Ces récits ont été recueilli au téléphone par des militants associatifs proches de cette mouvance. Le 22 juin 2008, ce CRA, le plus grand de France avec ses 280 places, partait en fumée. Pour les associations de défense des sans-papiers, cet incendie allumé par des retenus n'était pas une surprise. Les six mois précédents, les migrants avaient multiplié les actes de protestation: refus de s'alimenter, d'être comptés, tentative de suicide, affrontements avec la police. A plusieurs reprises, la Cimade (association de défense des droits de l'homme) avait alerté l'administration sur la situation explosive dans ce centre. Le décès d’un retenu tunisien le 21 juin, à qui l’administration aurait refusé les soins appropriés, a été l’élément déclencheur. Des retenus ont allumé mis le feu.

Vendredi 14 mars
«Je viens de m’embrouiller avec un flic. Un homme parmi nous est gravement malade. Il a une pneumonie depuis 2003. Il est venu en France pour consulter un médecin. Ils l'ont arrêté le 20 février. Il a un certificat médical attestant qu’il est malade mais ils s’en moquent. Le médecin du centre lui a juste donné du paracétamol. Le monsieur n’arrive pas à respirer et ils ne veulent pas le soigner.»

« Cela fait douze jours que je fais la grève de la faim. Mon père est français. Il a été amputé de ses deux jambes. Je suis venu en France pour m’occuper de lui. La Cimade a écrit au juge, mais il a demandé que je reste encore quinze jours ici.»

Dimanche 16 mars
«J’ai dit aux flics que j’étais mineur. Je leur ai demandé de m’emmener dans un centre pour mineur, mais ils m’ont emmené à l’hôpital. Ils m’ont fait un test osseux pour vérifier mon âge. Le médecin a dit que j’avais 18 ans, mais moi, je suis mineur.»

«Ils ont ramené beaucoup de monde ce week-end. Ça a chauffé. Ils voulaient nous mettre à cinq par chambre. Les flics ont sorti leurs bâtons, l’un d’entre eux son pistolet.»

«Vendredi, on a tous déchiré nos cartes (d'identification, ndlr). On les a mises dans un sac que l’on a balancé à l’accueil. Suite à cela, ils ont mis deux personnes en isolement. Ils les ont prises au hasard, parmi ceux qui parlent bien français. Les flics m’ont dit que j’étais un meneur, parce que je leur parlais au nom de tous. L’autre jour, ils nous ont tous rassemblés dans le réfectoire pour nous compter. Il y avait beaucoup de flics et des chiens. On aurait dit qu’ils cherchaient quelqu’un qui s’est enfui (...). En ce moment, ils mettent beaucoup de coups de pression. Ils nous traitent comme des chiens. La nuit, ils passent dans les chambres sous prétexte de chercher des gens. Mais ce ne sont que des coups de pression et des provocations. Ils pourraient aller directement dans la chambre du mec qu’ils cherchent. Au lieu de cela, ils font toutes les chambres (...). Il est impossible de dormir. La nuit, ils claquent les portes. On entend les aboiements des chiens de la brigade canine à partir de 4 heures du matin. Le matin, c’est le micro qui nous réveille.»

Mercredi 9 avril
«Les gens et les flics se foutent de la grève de la faim. Ils se foutent des sans-papiers. Ils s’en foutent si on crève. Les gens bouffent des lames de rasoir tous les jours et l’on n’entend pas parler d’eux. Les petits trucs qu’on fait ne valent pas le coup. Il faut vraiment foutre le bordel pour leur mettre une vraie pression.»

«Pour refuser d’embarquer, un mec a eu une idée incroyable. Il s’est chié dessus. Il s’est tout étalé sur lui. Ils n’ont pas pu l’expulser. Ils l’ont ramené au centre. Le lendemain, ils sont venus le rechercher. Ils l’ont attaché avec du Scotch et ils l’ont enroulé dans du film plastique. Ils l’ont pris et ils l’ont expulsé comme ça.»

Lundi 14 avril
«Les flics nous donnent les rasoirs entre 8 heures et 10 heures du matin en échange de nos cartes. Pour pouvoir récupérer les cartes, on doit leur rendre le rasoir (...). Samedi, un mec devait être expulsé vers l’Algérie. Pour ne pas partir, il s’est ouvert la jambe avec la lame du rasoir, en allant prendre sa douche. Il a failli se couper une veine. Ils l’ont emmené à l’hôpital. Ils l’ont ramené hier soir. Je lui ai dit que c’était une connerie. Depuis que je suis ici, quatre ou cinq gars ont fait des tentatives de suicide pour ne pas être expulsés. Certains se pendent, d’autres avalent des pièces de monnaie. Ceux qui refusent l’embarquement sont ramenés au centre pour être expulsés plus tard. Si je suis expulsé, je vais accepter. Quand c’est la deuxième fois qu’ils tentent de t’expulser, ils te scotchent comme un animal et je ne veux vraiment pas partir scotché comme un animal.»

Jeudi 24 avril
«Un retenu a dit à la cuisinière qu’il ne mangeait que hallal. La cuisinière l’a insulté. Il a jeté son plat vers elle. Il ne pouvait pas l’atteindre car il y a un grillage entre eux. La cuisinière a dit aux flics qu’il lui avait craché dessus, 20 policiers l’ont tabassé en dehors du champ des caméras. Il fait un mètre cinquante ! Ils l’ont bien amoché à coups de rangers sur le visage. Ils ont même essayé de lui casser le poignet. Ensuite, ils l’ont mis une heure en isolement, avec les menottes très serrées. Il est sorti avec les poignets enflés.»

Jeudi 15 mai
«Depuis que je suis au centre, il y a eu au moins 10 personnes, toutes communautés confondues, qui se sont coupé les veines, entaillé les bras, les jambes, qui ont avalé des lames de rasoir ou des clous. Un mec a préparé et avalé une potion à base de savon.»

Vendredi 16 mai
«La pression psychologique et physique est énorme et permanente. Si on ne présente pas notre carte de retenu, on peut être violenté. Un jeune homme faisait du sport dehors à 6 heures du matin. Un policier est venu lui demander sa carte. Il lui a répondu qu’il l’avait laissée dans sa chambre. Le policier l’a attrapé par la nuque et l’a poussé au sol en l’insultant. Ils ne sont pas polis avec nous (...). Pour moi, on est une sorte d’expérimentation pour l’école de police. Ils font des expériences sur nous. Et puis il y a les chiens de l’autre côté du centre, ils aboient toute la nuit, comme si c’était un disque, c’est insupportable.»

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L
Je me suis permis de mettre un lien vers ton blog sur ta note Ici que j'aime bien. Elle sonne juste tout ça... Ca t'embête pas?<br /> Besito
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S
Rien a voir avec ton message, desole, mais juste pour passer un coucou a ENCORE un autre Breton a Mendoza.<br /> <br /> J'imagine que tu preferes aussi rencontrer des argentins et que tu trouves qu'il y a deja bien assez de francais a Mendoza, mais au cas ou tu as mon email dans ce message, et mon celular: 261-594-8082<br /> <br /> Suerte pour les exams fin novembre.<br /> Tu fais quoi ici?
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