« Acá no hay milagros »

Publié le par Tisto

Note : cet article avait été rédigé le week-end dernier (19-20 octobre) mais pas publié pour cause de panne internet et de voyage au Chili ensuite. Je vous raconterai ce voyage fabuleux dès que j'aurais dormi un peu plus.


Avant de vous donner quelques nouvelles de ma vie, je voudrais revenir sur un point soulevé par M. Chupete Suazo dans un commentaire récent. Celui-ci m’accusait d’avoir volontairement occulté la victoire du Chili sur l’Argentine (1 – 0) en match des éliminatoires pour la Coupe du Monde, et allait jusqu’à utiliser l’invective brûlante de « fourbe » à mon égard. Je précise donc que l’exactitude dans le domaine de l’actualité sportive en général et footballistique en particulier a toujours été mon souci prioritaire, quoi qu’il puisse en coûter à mes préférences personnelles, et M. Suazo devrait le savoir. S’il s’était donné la peine de regarder plus loin que le bout de ses rouflaquettes, il aurait constaté que la publication de l’article En passant par Córdoba était antidatée par rapport au match Chili-Argentine en question, et que je ne pouvais par conséquent pas mentionner un résultat qui n’existait pas encore. Et d’une.


En ce qui concerne le match en lui-même, pas grand-chose à mentionner si ce n’est l’apathie récurrente de la défense argentine, pourtant porteuse de fortes individualités (Heinze, Milito, et j’en passe). On pourra saluer l’opportunisme de l’équipe chilienne, qui a su en profiter et tenir derrière une fois le but inscrit. Mais je demeure convaincu que la victoire du Chili est davantage due à la piètre performance de l’Argentine qu’au talent de son équipe : quelques accélérations du gros Suazo, effectivement, mais souvent dans le vide, et un Matí Fernandez beaucoup trop personnel et brouillon pour peser sur le jeu. Comme je vous le disais, cette équipe d’Argentine me préoccupe. Ce différend rédactionnel et footballistique étant réglé, passons aux choses sérieuses.


Le week-end dernier, nous avons reçu la visite d’Anjela et Sarahi, deux amies rennaises respectivement expatriées à Valparaíso et Río de Janeiro. Comme quoi Mendoza est une belle ville, tout le monde se bouscule pour y venir. Ou alors nous sommes vraiment des hôtes d’exception avec Simon. Je ne sais pas.


On les a donc laissées se balader dans Mendoza pendant l’après-midi de leur arrivée, étant donné qu’on avait très exceptionnellement un travail à rendre. Rassurez-vous, ça nous a pas non plus pris des heures, mais il fallait tout de même le faire. Le soir venu, on a été rejoints par trois autres camarades pour une Poulet-Ratatouille-Pinard-Party dans notre patio, dont vous aurez aisément deviné le thème. Découverte du « Jeu du Psychiatre », où tu dois deviner la maladie mentale qu’ont en commun les autres, en posant des questions. Pas très réaliste tout ça, puisque chacun sait qu’un vrai bon psychiatre ne pose pas de questions et se contente de faire des « mmh mmh » avec à-propos ; à la limite, il peut relancer avec un « comment cela ? » bien placé. Pas très compliqué comme métier, mais comme il faut faire dix ans d’études avant d’accéder à la planque, ça dégoûte pas mal de gens.


Le lendemain, la fine équipe est partie visiter Cacheuta, un endroit dans les Andes avec des piscines naturelles et chaudes ; enfin, pour dire toute la vérité, il manquait un participant, moi. Je sais, je suis trop con, un gros flemmard qui bouge pas de chez lui, mais en même temps j’avais très mal dormi, d’où mal au dos et fatigue, d’où abandon par forfait. J’ai bien regretté en voyant les photos qu’ils ont ramené, mais que voulez-vous, j’étais pas en forme. Cette journée de break m’a cependant permis de recharger les batteries en vue de la soirée, ce qui n’était pas du luxe : je crois que j’ai battu samedi soir mon record de nombre de gens dans une maison. On devait être bien 80 dans cette baraque au plus fort de la soirée, c’est-à-dire dans quatre ou cinq pièces plus un patio pas très grand. On comprendra donc que le trottoir devant la maison ait été annexé par les fêtards. La soirée a été l’occasion de prolonger les contacts déjà entrepris avec le Fernet et la Gancia, deux alcools qu’on ne boit qu’en Argentine (à la limite en Italie). Pour résumer, disons que le Fernet joue dans la même catégorie que le Martini mais en encore plus immonde au niveau goût de médicament, et qu’il se boit avec du coca ; l’avantage (et le danger aussi), c’est qu’au bout du troisième verre tu sens plus goût. La Gancia par contre, c’est encore un truc de gonzesse sucré et frais, qui se boit avec du Sprite et du citron. Bref, à part le pinard, les argentins sont pas les champions de l’alcool ; qu’à cela ne tienne, j’avais fait des provisions de Trapiche (excellent cépage franco-mendocino) et de Toro Viejo (« vino clásico », ce qui signifie « piquette »), ce qui nous a permis de faire partie des survivors de la soirée vers 5h30. La fatigue commençant à se faire sentir, on a squatté dans la coloc de nos camarades qui était à deux rues d’ici plutôt que de rentrer chez nous pour dormir. Je me suis donc couché l’esprit en paix et l’estomac fâché contre le Fernet, qui a aussi pour propriété de te passer les boyaux au détergent. Ça fait glouglou quoi…

De g. à d. : Tomatito - Votre serviteur - M. Ryo

Non visible mais néanmoins présent : le fernet

Vous vous douterez qu’au réveil, personne n’était d’humeur à faire un semi-marathon. Par contre, tout le monde avait cette envie commune de ne rien foutre, en ce beau et chaud jour du Seigneur. Pardon d’ailleurs de ne pas avoir mentionné la mort de Sœur Emmanuelle dans mon article précédent, mais comme pour Chili-Argentine, ça s’est passé après la publication. Du reste, j’en ai un peu rien à cirer même si c’est triste pour elle. Bref. Pour profiter du printemps qui commence à cogner sévère, on est donc partis pique-niquer dans le Parc San Martín, sur la petite île au milieu du lac. Laissez-moi vous dire que c’était choupinou : petit casse-dalle à l’ombre au bord de l’eau, mate et farniente dans l’herbe, c’est tout ce qu’il nous fallait après les émotions de ces derniers jours. Retour a casa en début de soirée, séance vaisselle de la Poulet-Ratatouille-Pinard-Party, qui n’était pas encore faite, et fabrication d’une soupe maison ! Oui je sais, ça peut paraître complètement dingue, d’autant plus que la chaleur n’invitait pas spécialement à ce genre de plats, mais on avait que des légumes au frigo. Et malgré le temps, avec un petit kilo de parmesan et de poivre, la soupe était délicieuse. Ensuite, un petit film et au dodo tout le monde.


"Qu'est-ce que la vie ?", semble se demander ce philosophe...


Anjela partait le lendemain matin pour cause de partiels à passer – condoléances – mais cette feignasse de Sarahi (dont la fac est en grève depuis un mois) restait jusqu’au soir avant de partir pour Córdoba et au-delà. Le lendemain, petit tour à la fac pour prendre des nouvelles, puis réservation des billets pour Santiago. Ensuite, petite séquence « perdus sur les rocades de Mendoza » quand j’ai ramené Sarahi à son bus, très drôle au demeurant, et empanadas/pizza à mon retour chez Charlotte où je squattais précédemment. Petite discussion avec Marcos et Hermán (Germán ?), deux argentins qui vivent là et qui nous ont fait un best-of tous les scandales les plus immondes de ces vingt dernières années en Argentine : politique, médias, justice, la totale. A côté de ce qu’ils racontaient, je me sentais tout petit avec les frais de bouche de Chirac et ses billets d’avion payés en pièces jaunes. Comme quoi on a toujours à apprendre des cultures étrangères ! Le titre de cet article (« ici, il n’y a pas de miracles ») est  une citation de Hermán.


Voilà, c’est à peu près tout pour ces derniers jours. Je pars ce soir (mardi) pour le Chili avec Simon et Charlotte. Le but de l’expédition est bien entendu d’aller exprimer notre mépris aux chiliens, et de visiter nos camarades qui ont fait le choix malheureux d’y passer un an. En plus, c’est l’anniversaire de Sophie à Valparaíso le week-end prochain, donc ça risque d’être bien rigolo. Je vous raconterai tout ça… A la prochaine !

Elle est pas belle la vie ?


Dernière chose : dimanche c’était la fête des mères en Argentine. Je souhaite donc un très bon « día de las mamás » à ma mamacita à moi !


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L
ta mamacità personnelle est bien aise de cette double fête !
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