Andana Jones 2 - Les Eaux de l'Apocalypse

Publié le par Tisto


Après le carton du premier volet des aventures des Andana Jones (plus de 8 millions d’entrées au box-office dès la première semaine), les producteurs de la Godoy Crew Inc. ont décidé de lancer la suite. Après Les Aventuriers de l’Impossible, voici donc Les Eaux de l’Apocalypse, suite à grand spectacle qui tient toutes ses promesses. Malheureusement, pour ce second volet, pas de vidéo disponible ; il faudra vous contenter du récit de nos exploits.


Au casting, nous retrouvons bien sûr Tisto l’Erudit et Simon le Pourfendeur (plus de cactus mais de vagues, ce coup-ci). En revanche, pour des questions de disponibilité, les personnages de Sophie l’Amazone et de Pancho le Téméraire disparaissent. Mais ne vous inquiétez pas, d’autres figures attachantes et hautes en couleurs viennent en nombre pour les remplacer. Car cette fois-ci, les recettes du 1er film aidant, les Andana Jones ne sont plus quatre mais dix ! Dans ce nouvel opus, ils sont un commando multiculturel et surentrainé, la crème de la crème, c'est-à-dire une brigade internationale franco-germano-mexicano-argentine. Parmi les nouveaux Andana Jones, présentons-en quelques-uns (pas tous malheureusement, pour des raisons de temps) :


  • Charlotte la Lionne (France) : complice déjà présentée dans l’article Chile 2 : le retour, elle apporte sa science du sabotage et de l’action directe aux Andana Jones.

  • Marcos, le Sous-commandant (Argentine) : expert de la haute montagne et des situations extrêmes, grâce à sa profession de guide dans la province de Mendoza, il est en quelque sorte la clef de voûte du dispositif dans ce nouvel épisode.

  • Nadarosa la Naïade (Allemagne) : malgré un nom aux consonances hidalgo, c’est une véritable teutonne. Agent plurilingue aux multiples facettes, dont le sourire enfantin cache une détermination sans faille.


Mais, vous écriez-vous en chœur, « pourquoi ce titre, Les Eaux de l’Apocalypse ? ». La réponse est bien simple, les enfants. Après avoir gravi les plus hauts sommets, les Andana Jones s’attaquent à une nouvelle mission encore plus périlleuse : la descente des rapides du Río Blanco…


Nous partîmes un donc en ce beau matin de dimanche, allègres malgré une heure de réveil quelque peu difficile (7h30 pour la majorité des individus, j’avais personnellement préféré ne pas dormir étant donnés mes cycles de sommeil plus que décalés en ce moment). Un gros café, un peu de pain grillé et nous voilà en route vers le terminal de bus, rendez-vous de tous les aventuriers, et disposant par conséquent d’un stock de marchandises de première nécessité, comme le sandwich en polystyrène ou les cigarettes. Trajet en bus sans histoire, où le café ingéré m’empêche de grappiller l’heure et demi de sommeil dont j’aurais bien besoin, mais me permet en même temps d’admirer le paysage de la précordillère, dont je ne me lasse pas. Comme disait Jean-Marie Bigard : « y’a pas à chier, putain, les Andes ça troue le slip ! ».


Après ce petit trajet et une intéressante séquence « le chauffeur a décidé de ne pas passer la troisième en côte », les Andana Jones débarquent à Potrerillos, lieu de la mission, bien décidés à en découdre avec Dame Nature. Marcos nous présente ses amis, les gérants de l’entreprise « Argentina Rafting Expediciones », une des rares entreprises au monde où porter des dreadlocks est un préalable pour être embauché. Cet état d’esprit détendu, ajouté au rythme argentin déjà pas foudroyant en soi, cela fait que nous attendons pendant une petite heure et demie au soleil, sans bien savoir ce qu’on attend, mais bon. Peu importe : les Dreadeux Organisateurs (DO) nous invitent finalement à passer par la case « inventaire » pour récupérer notre panoplie d’aventuriers, que je vous laisse admirer ci-dessous.


De gauche à droite :

Votre serviteur - Simon - Adrian - Marcos - Maike - Thomas - Lucia - Elsa

(manquants : Charlotte & Nada)


La french connexion


Combi moulante façon Village People (période destroy), veste rouge anti-embruns, gilet de sauvetage et casque de mineur bolivien : la très grande classe. Ainsi parés, nous embarquons avec le matos dans le minibus qui doit amener au point de départ de nos aventures. Ça va secouer sévère, attention les yeux.


Après une petite demi-heure de route passée à transpirer allègrement dans nos combinaisons, nous déchargeons les bateaux au bord du fleuve tumultueux ; c’est l’heure du briefing d’avant-mission. Parce que mine de rien, descendre des rapides, ça exige un petit paquet de règles à observer. La première : le Dreadeux Organisateur de ton bateau est le seul maître à bord, et tout l’équipage obéit sans broncher et dans la seconde à ses ordres, lesquels sont au nombre de sept (les fameux « sept commandements du rafteur ») :


  • « Adelante » : tout le monde pagaie vers l’avant.

  • « Atrás » : tout le monde pagaie vers l’arrière.

  • « Adelante, dos » : deux coups de pagaie vers l’avant pour tout le monde.

  • « Atrás izquierda » : le côté gauche du bateau pagaie vers l’arrière, le côté droit vers l’avant.

  • « Atrás derecha » : l’inverse du précédent.

  • « Todos a la derecha » : tout le monde se rue sur la droite du bateau pour rééquilibrer le poids en situation de crise.

  • « Todos a la izquierda » : la même chose à gauche.


Fort heureusement, les deux derniers commandements n’ont pas été utilisés lors de la descente, ce qui a évité une immanquable noyade générale. S’ensuit également un briefing sur « quoi faire quand on tombe à la flotte », que je m’efforce de mémoriser du mieux que je peux étant donnée ma propension à faire – bien malgré moi – des trucs stupides. Mais le Dreadeux Organisateur de service a une fâcheuse tendance à marmonner dans sa barbe comme un chilien, ce qui ne m’aide pas, d’autant plus que j’observe du coin de l’œil une autre expédition qui commence son trajet dans les remous du Río Blanco, ce qui ne me rassure pas du tout vu les hauts et les bas qu’ils traversent. A ce stade là, j’entame les prières mentales pour le salut de mon âme de glandeur.



Une vénézuélienne et deux mexicains inconnus nous ayant rejoints en cours de route, il faut séparer la dream team en deux bateaux ; je me retrouve avec Charlotte, Thomas, Elsa et les nouveaux venus. Nous descendons le bateau jusqu’au bord du fleuve, où nous faisons un petit entraînement sur terre (quand je vous disais que ça ne rigolait pas). Notre capitaine à dreadlocks est une sorte de chamane mystique en parfaite communion avec le fleuve, les arbres et la montagne, ce qui est rassurant, et il est très sympathique. Par contre, Marcos (le seul qui s’y connaisse un peu dans ce genre d’affaires) se retrouve dans l’autre bateau : pas de bol. Je charge Charlotte de dire – si elle survit – à ma famille que je l’aime très fort, puis le Chamane donne le signal du départ. La sueur qui imprègne nos combis se glace. Glurps.


Le Rio Blanco (passage très tranquille par rapport à ce qu'on a fait)


Une fois lancés dans le courant, la première impression est que « c’est pas si dur que ça ». En fait, leurs bateaux sont tout de même ‘archement bien foutus, et surtout stables : on a beau être assis sur le bord des boudins latéraux, on ne se vautre pas pour peu qu’on ait le pied bien coincé dans l’encoche prévue à cet effet. Nous voilà donc lancés ; les vagues deviennent de plus en plus grosses, et tout le monde est vite complètement trempé. Mais le Chamane nous tient d’une main de fer, à coups de « Adelante, dos ! », « Atrás ! », et autres « Adelante, con fuerza ! ». Au bout d’un certain temps, je ne réfléchis même plus à la signification des ordres et je les exécute automatiquement ; je découvre le côté jouissif de ramer tous ensemble, comme un seul homme, et j’en viens à espérer les plus énormes vagues pour ramer comme un perdu sous les cris de mon capitaine. Une fois passés les remous les plus violents, nous poussons sauvagement notre cri de guerre en levant nos pagaies au-dessus de nos têtes au signal du Chamane, qui nous félicite chaleureusement. Ouf. On peut alors se laisser plus ou moins dériver et admirer de chaque côté du fleuve les montagnes… Silence contemplatif, on sent bien que c’est un moment unique, alors on en profite. Quelques remous plus tard, on débarque sur la rive, incrédules lorsqu’on nous annonce que notre ballade d’une heure est déjà terminée. C’était trop bien.


C'est pas nous dans le bateau, mais c'était pour que vous ayiez une idée du délire


Après avoir englouti sauvagement leurs sandwichs en polystyrène et attendu (en dormant, pour ma part) l’heure du retour vers Mendoza, les Andana Jones montent dans leur bus supersonique, avec la sensation du travail bien fait. Mission completed – To be continued…


Pour finir, je voudrais faire une big dédicace à tous les amis des ragondins et des bords de Loire en général : j’ai remarqué aujourd’hui que tous les pagayeurs du monde sont en communion spirituelle. Des ressemblances étranges existent en effet entre le kayakiste bouchemanceau et le fan de rafting à Mendoza : les deux sont tranquilles, savent apprécier les paysages magnifiques qui les entourent, font la fête dans leur base nautique et écoutent du reggae de qualité (un petit Burning Spear des familles nous attendait au retour à la base, génial). Ça fait plaisir à voir…


Un extrait de ce qu'on voyait sur les côtés pendant la descente


Le lac de Potrerillos


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T
De deux choses l'une : <br /> <br /> - Je me suis peut-être laissé un peu emporter dans ma descrpition - l'aspect jubilatoire de l'affaire n'était pas tant les ordres du capitaine que la communion spirituelle avec l'équipage, bien entendu.<br /> - Mon histoire avec Jean-Luc n'a par conséquent absolument rien à voir :) !
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L
je soutiens la motion du commentateur 1 (et n'oublie pas de décaler ton billet d'avion :))
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O
je sais bien que tu n'avais pas bcp dormi, que tu te trouvais en environement hostile mais qd meme ta phrase sur ton enthousiasme putatif à affronter des deferlantes sous le comandement de ton capitaine ça pue un peu les deives caporalistes (surtout si on se souvient de ton engouement pour le Melenche !) <br /> N'oublie pas de decaler ton billet d'avion!!!!!!<br /> beko
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